Un parcours qui force le respect
Jacques Gouteyron est issu de Sup de Co Clermont Ferrand. Quand il en sort, à 22 ans, il crée Aubrilam. L’entreprise est spécialisée dans la conception et la fabrication de mâts d’éclairage et de mobilier urbain éco-conçus en bois lamellé-collé. Leurs produits innovants et durables sont partout aujourd’hui : des mâts d’éclairage des gares TGV, en passant par tout le mobilier extérieur des restaurants Mc Donald’s de France.
C’est même un exemple de réussite du made in France, avec plus de 500 000 produits installés dans le monde.
Il l’a dirigée durant 36 ans, de 1978 à 2013. A son départ, Aubrilam comptait 70 salariés, c’est ce qu’on peut appeler créer de l’emploi en France !
Un nouveau pari : l’éclairage extérieur solaire, high-tech et design
« J’avais l’idée depuis plusieurs années, du temps où je dirigeais Aubrilam et où j’avais développé un mât solaire avec Roger Narboni. Mais c’était un produit non abouti, essentiellement parce que son prix n’était pas compétitif.
L’idée que j’avais en tête était d’un jour faire un produit d’éclairage solaire avec les avantages du solaire mais sans les inconvénients dont souffrait jusqu’à présent ce type de produits. Il fallait donc créer des dispositifs esthétiques et capables de performances comparables à des éclairages filaires. Les questions du prix et de l’impact environnemental des batteries devaient aussi être résolues.
Alors, en novembre 2013 j’ai décidé de me lancer. J’ai vendu mon bloc de contrôle chez Aubrilam à mon associé historique Marc Montrieul. ».
Le financement
« En janvier 2014, je me suis aussi associé pour 40% avec un ami financier et Marseillais : Emmanuel Xerri de la société Sequoia Clairfield et j’ai lancé Nowatt Lighting.
Le financement de la société s’est fait pour 60% avec mes économies et celles de mon associé. La BPI nous a soutenu avec une subvention de 30 000 € et a garanti notre emprunt bancaire pour le reste du capital nécessaire au lancement.
Je ne considère pas avoir été beaucoup aidé, compte-tenu du sérieux du projet et de son potentiel. Surtout que pour rendre liquides mes économies que j’ai investies dans Nowatt, il a fallu vendre des actifs et j’ai été imposé à 40%…. Je l’ai vécu comme un véritable frein à la création en France. ».
Par la suite, la startup a participé à des concours récompensant l’innovation, comme PACA lights. En se distinguant, elle a remporté 12 000 €.
La forme juridique
« Pour la forme juridique, je trouve qu’elles se valent toutes, alors j’ai opté pour la plus simple, la SAS. ».
En effet, la SAS est un type de statut plébiscité en France, notamment parce qu’il simplifie les démarches liées à la croissance des entreprises et montre immédiatement le sérieux de l’entreprise.
Le premier salarié et un énorme investissement en R&D
En avril 2014, Matthieu Moreau, jeune ingénieur diplômé de l’Institut Français de Mécanique Avancée de Clermont-Ferrand, rejoint la structure pour participer à son développement en tant que Directeur Technique. “Avec 90% investi en R&D, l’enjeu était crucial”.
Pourtant, à ce jour aucun brevet n’a été déposé « c’est trop cher, et en électronique, tout va trop vite».
La communication
Le logo, le site web, les supports papiers et événementiels ont été conçus par l’Agence Les Pirates déjà présente du temps d’Aubrilam.
L’image est essentielle pour une startup.
Tant que vous n’avez pas de prototype abouti, il faut se débrouiller avec du virtuel.
Là aussi, rien n’a été laissé au hasard. Les marques et les modèles ont été soigneusement déposés dans toute l’Europe.
Une aventure humaine autant que financière
Jacques Gouteyron dit n’avoir jamais voulu travailler en famille jusqu’à présent. Pourtant, il réalise un virage à 180° avec sa startup. En effet, sa compagne, deux de ses quatre filles et un de ses gendres sont impliqués de près dans l’aventure. Pour le design, la communication, l’ingénierie ou encore l’export, ce sont des membres de sa famille qui apportent leurs talents. « C’est peut-être ce qui a le plus changé dans ma façon d’entreprendre » nous confie-t-il.
A soixante ans, j’ai décidé qu’au-delà de l’aspect financier,
l’aventure humaine avait une grande place à prendre dans mes projets.
Être patron depuis l’âge de 22 ans, ça l’a changé, forcément. Les soucis, la responsabilité, mais aussi la fierté de la réussite et la possibilité de concrétiser ses idées… « Ce n’est pas toujours facile pour mes proches, mais au moins aucun jour ne ressemble au précédent. »
Aujourd’hui ce qui lui manque le plus pour aller plus loin et plus vite, c’est … « du cash, du cash du cash et encore du cash pour investir plus et plus vite ! ».
Amélioration continue
Adepte du test & learn, notre entrepreneur inscrit sa société et ses process dans une logique d’amélioration continue. Il s’est nourri de rencontres avec d’autres dirigeants et reste à l’écoute des tendances.
Une gestion pragmatique du risque financier
Pour une jeune entreprise, un gros impayé peut signifier la fin de l’aventure. Alors avant d’accorder des facilités de paiement à un client, notre entrepreneur réalise toujours une enquête. « Je ne fais crédit que si je suis sûr. Comme mon banquier d’ailleurs ! » Un conseil avisé…
Des produits innovants, intelligents, connectés, durables et made in France
Un assemblage unique de composants
Jacques Gouteyron n’a pas fait les choses à moitié et a mis toutes les chances de son côté. En effet, ses nouveaux produits bénéficient des dernières innovations de l’électronique pour les rendre intelligents et connectés. L’objectif atteint était de concentrer les meilleures technologies du marché pour les panneaux solaires, les batteries et les Leds. L’ensemble est piloté par une carte électronique unique au monde, rendue intelligente par l’ajout d’un micro-processeur. Cela permet au produit d’apprendre où il se situe afin de restituer l’énergie de façon optimale.
Made in France
Dans un domaine largement dominé par le made in China, Nowatt Lighting défie des concurrents déjà bien établis avec un positionnement axé sur la qualité et surtout made in France, ce qui mérite d’être souligné. A priori, ce ne sera pas forcément un atout à l’étranger, “où les acheteurs sont malheureusement pas toujours convaincus de la réputation du made in France”.
La batterie est produite en Chine, les Leds viennent du Japon et le verre trempé d’Italie. Mais tout est conçu, fabriqué et assemblé en France, à Marseille.
Tout est conçu, fabriqué et assemblé en France, à Marseille.
Un concept sans fil et autonome source d’économies
Compte-tenu de la haute technicité des produits et de leur robustesse, les tarifs sont attractifs. Surtout si on les met en perspective avec les économies réalisées sur le coût de raccordement au réseau électrique et la consommation d’énergie.
Par exemple, pour un éclairage filaire qui coûte, disons 300 € HT à l’achat, il faut ajouter 400 € de plus pour le raccordement au réseau. Une borne d’éclairage filaire à 600 € HT demande 1 000 € de plus pour être raccordée.
Enfin des appareils solaires qui éclairent vraiment
L’avènement des ampoules LED, moins gourmandes en énergie, et l’évolution des technologies dans le domaine des batteries, a ouvert la porte à cette nouvelle génération d’éclairage solaire.
L’applique Onyx, tout comme les bornes et les pavés d’éclairage solaire ne manquent pas d’arguments pour s’imposer sur le marché mondial. Leur inventeur le précise : « enfin des appareils solaires qui éclairent vraiment, avec un large choix d’optiques et qui tiennent leurs promesses. ». Ils sont faciles d’installation, éclairent de manière puissante et précise. La journée, ils stockent l’énergie solaire pour la restituer durant la nuit.
Nos produits donnent de la lumière mais ne consomment pas de watts.
Un design soigné né de la rencontre avec Agathe Argod
Chez Manageo, nous aimons les belles rencontres. En voici un exemple parfait, car si Agathe Argod est une scénographe lumières reconnue, elle est aussi la compagne de Jacques Gouteyron. Au-delà de cette anecdote, reconnaissons qu’il a misé juste en confiant le design de ses produits à cette diplômée d’architecture spécialisée dans la conception d’éclairages. En effet dans le monde de l’éclairage solaire, le design était jusqu’ici assez décevant. Réussir dans ce domaine était donc une volonté forte, nécessaire pour se différencier au premier regard et pour séduire à coup sûr les architectes. Il en ressort des produits au design élégant et épuré mais aussi fonctionnel.
Agathe Argod explique « Plutôt que de dissimuler la technologie, des optiques et autres à l’intérieur du matériel, nous avons au contraire opté, à l’image d’un appareil photo, à affirmer l’optique. C’est un choix esthétique autant qu’un choix technique. ».
Ce n’est pas un hasard si l’Onyx évoque un i-Pad, car tout comme les designers d’Apple, nous avons puisé notre inspiration chez Dieter Rams.
Dieter Rams était designer industriel chez Braun jusqu’en 1995. Il a édicté les 10 principes du « bon design » et a consacré Apple comme « la seule entreprise à même de concevoir des produits selon les principes qu’il a édictés. ».
Attendons de voir ce qu’il dira en découvrant l’Onyx… Avec son bâti en aluminium et sa vasque en verre trempé, il évoque immanquablement un i-Phone. Ajoutons la connexion Bluetooth et la prise USB, voilà de quoi en faire un objet de désir… Pour l’anecdote, il est d’ailleurs pilotable depuis un smartphone, par exemple pour choisir la couleur de l’éclairage ou programmer des scénarios.
Il a fallu deux ans avant de sortir les premiers produits
Si Jacques Gouteyron souligne qu’il a pu s’appuyer sur ses nombreuses relations dans le milieu de l’éclairage et sa connaissance du marché, il a quand même dû faire face à de nombreux défis. Et comme tout entrepreneur qui se lance dans l’inconnu, il ne cache pas que les raisons de se décourager ou d’échouer sont multiples. Il faut beaucoup de tempérament et de conviction pour ne jamais baisser les bras.
Les premiers clients
Heureusement, certaines rencontres accélèrent le mouvement et marquent l’histoire de l’entreprise comme le tout premier client. « Pour nous, ça a été Sara Castagné, de la société Luminocité. Elle est présidente de l’Association Française des Concepteurs Lumière et Eclairagistes. Je lui ai présenté les premiers prototypes pour avoir son avis et faire évoluer les produits. Elle a immédiatement passé commande. Du jamais vu dans ma carrière : un prescripteur qui achète ! ».
L’agence Luminocité, basée à Bagneux, œuvre « pour la ville de demain, connectée et autonome » ce qui correspond tout à fait aux caractéristiques des produits de Nowatt Lighting.
« Ensuite, c’est Bacacier qui nous a fait confiance. Ils ont développé un concept de bâtiment acier avec Starck. Ils voulaient un éclairage sans fil, qui pourrait être posé par des monteurs sans compétence d’électricien.
Bien sûr, d’autres commandes ont aussi été passées mais nous attendons de voir les produits en situation pour en parler. »
En janvier 2016 les premiers produits sortent de fabrication (ouf !).
Soit 2 ans après la création.
La prochaine étape: le développement à l’international
La société a rencontré des clients et des prospects à l’occasion de l’incontournable salon Light + Building de Francfort en mars 2016. Ces rendez-vous avec des interlocuteurs de nombreuses nationalités ont été un succès, avec des commandes à la clef. Mais nous n’en dirons pas plus sur les secrets de Jacques Gouteyron pour développer sa nouvelle société à l’international…
Vidéo de présentation
Les données Manageo
La fiche info de Nowatt Lighting sur Manageo.
Nowatt Lighting est basée à Marseille : voir notre infographie sur les atouts économiques de la cité phocéenne.
Concernant son secteur d’activité, il est largement représenté en France, avec des entreprises de toute taille (données Manageo février 2016 basées sur les entreprises qui publient leurs bilans) :