Jusqu’ici, le gouvernement avait évité de parler de redressement judiciaire ou de dépôt de bilan mais pour les experts du dossier, il semblerait que ce soit la seule issue. Du reste, le principal actionnaire (66 %), Transdev l’a confirmé dimanche soir : « la solution passera nécessairement par une procédure judiciaire mais qui constituera l’aboutissement d’un processus » pour assurer l’avenir de la SNCM.
Une grève suicidaire pour la SNCM
Ces derniers mois, l’Etat, actionnaire à 25 % de la compagnie, avait soutenu sans y croire le plan de sauvetage irréaliste de l’ancien président du conseil de surveillance Gérard Couturier, débarqué jeudi dernier. Mais la réalité s’impose, les caisses de la compagnie de ferries marseillaise vont être privées de recettes estivales causées par une grève suicidaire qui se prolonge. La solution avancée est le dépôt de bilan pour sortir l’entreprise de cette situation.
Les employés craignent qu’un redressement judiciaire conduise au démantèlement de la SNCM mais il peut aussi lui permettre de « redonner un avenir à la compagnie, faire qu’elle redevienne un fleuron », selon l’expression de Frédéric Cuvillier.
Cap vers la rentabilité
Un redressement judiciaire aurait plusieurs avantages. Le premier serait d’appliquer à la SNCM la « jurisprudence Sernam » qui avait permis à une entreprise de transport routier d’être partiellement reprise à condition que Bruxelles efface ses dettes, la Commission européenne avait alors consenti à sauver l’entreprise. Le second avantage permettrait à l’entreprise de se redimensionner et revoir son plan stratégique, supprimer les liaisons qui ne sont pas rentables et se concentrer sur les liaisons de service public dont la SNCM a vocation.
Frédéric Cuvillier rappelle aux organisations syndicales que « négocier prend du temps et l’Etat ne peut pas prendre un contentieux privé à sa charge ».