Ni le groupe britannique Dixons Retail ni le groupe allemand Mutares ne sont arrivés à redresser la situation économique de la firme Pixmania. Placée en procédure de sauvegarde depuis octobre 2015, un nouveau repreneur se profile à l’horizon afin de ne pas fermer boutique et sauver des emplois.
Une situation économique instable
De 2006 à 2013, c’est le groupe de distribution britannique Dixons Retail qui possédait et gérait 99% du capital de Pixmania. Des magasins ont dû fermer en France et à l’étranger : l’enseigne ne comptait plus que 850 salariés contre 1 400 en 2011. Suite à ces éléments, le directeur financier de Dixons Retail, Humphrey Singer a privilégié la piste du redressement plutôt que de la fermeture, expliquant « Je crois qu’une fermeture est extrêmement difficile en France, nous avons donc intérêt à explorer toutes les autres possibilités avant d’envisager celle-là, mais au final, c’est une option ».
Au cours de son activité 2011-2012, l’e-commerçant comptait une perte opérationnelle de 58,2 millions de livres sterling, soit 71,4 millions d’euros. La cause était la forte concurrence entre les groupes de vente en électronique, comme Amazon ou CDiscount.
La situation ne s’étant pas stabilisée sur l’exercice 2012-2013 avec une baisse de revenus de 10% par rapport à l’année précédente, Dixons Retail a décidé en 2013 de chercher un repreneur pour la marque de déstockage.
Suite à la demande de reprise de l’enseigne de déstockage, le groupe industriel Mutares s’est manifesté. Situation plutôt paradoxale, l’industriel allemand habitué à racheter des entreprises se verra verser la somme de 69 millions d’euros par les anciens acquéreurs de Pixmania. Dixons Retail a ainsi souhaité soutenir Mutares, connu pour redresser les entreprises en difficulté.
Les repreneurs, plutôt confiants, « étaient convaincus que le site disposaient des fondamentaux nécessaires pour réussir ses marchés » expliquait Aurélien Fauvel, directeur de Mutares France.
Nouveau rachat pour Pixmania
Depuis la reprise de l’e-commerçant par le groupe allemand Mutares, la situation ne s’est pas améliorée. Le travail se fait rare et le bâtiment, d’une superficie de 25 000 mètres carrés se vide peu à peu. Kamel Khenissi, délégué syndical CGT explique même que la durée journalière de travail est d’ « une demie-heure par jour à peu près ». Les ventes de Noël, supposées profiter à ce genre de site, n’ont pas eu les effets escomptés.
Placée en procédure de sauvegarde depuis fin octobre 2015, Pixmania employait 430 individus dont 320 en France.
Un bout de ciel bleu s’est alors profilé lorsque Vente du diable, site internet spécialisé dans les ventes privées et opérations de déstockage de produits électroniques, se présente comme futur repreneur. Le 5 février le tribunal de commerce de Nanterre a décidé que Pixmania ne disparaîtra pas, mais ne conservera pas la totalité de ses employés car Vente du diable ne peut conserver qu’une partie des salariés.