La situation étant devenue intenable selon les producteurs de viande, ces derniers réclament notamment une augmentation du prix au kilo.
Mobilisation engagée
Amorcée hier devant l’abattoir de Castres dans le Tarn mais aussi à Roanne dans la Loire ou encore dans l’Allier, la mobilisation des éleveurs de viande bovine prend de l’ampleur. Ces actions interviennent à l’appel de la FNSEA qui dénonce la chute des cours de la viande de bœuf, dans un contexte déjà difficile pour les producteurs car la consommation de viande rouge baisse en France de manière continue depuis 1998.
Pour les éleveurs, les prix pratiqués ainsi que le nombre croissant d’intermédiaires ne leur permettent plus de garantir la continuité des exploitations. Selon la FNSEA, cette situation aboutit « à la perte de rentabilité des exploitations, à une dégradation sans précédent de l’économie de nos producteurs et à un désespoir grandissant dans nos campagnes ».
Gestion de crise
Pour soulager ce secteur en difficulté, les professionnels réclament une hausse de 60 centimes / kilo. Le kilo de viande bovine au prix de gros est actuellement payé environ 3 euros. Les éleveurs pointent également la structure même de la filière. En effet, le circuit de distribution de la viande bovine compte un grand nombre d’intermédiaires (des abattoirs aux grossistes, en passant par les bouchers et la grande distribution) qui gonflent le prix au client final.
La réunion prévue mercredi au Ministère de l’Agriculture devrait donner le ton quant à la poursuite de la mobilisation. Le Ministre, Stéphane le Foll, doit également gérer la crise de la viande porcine pour laquelle il avance plusieurs mesures possibles, dont l’allègement des charges pour les producteurs ainsi que la limitation des promotions de viande dans les hypermarchés. Pour le bœuf comme pour le porc, les prix payés aux producteurs sont au cœur du conflit. La grande distribution semble être à l’écoute des éleveurs puisque Intermarché et Leclerc se sont déjà engagés à baisser le prix du porc transformé dans leurs abattoirs de 5 centimes par kilo.