Le total des sommes investies dans ces opérations a atteint 5 030 milliards de dollars du 1er janvier au 29 décembre 2015, selon le cabinet de consultants Dealogic : un chiffre qui représente un bond de 37 % par rapport à 2014 et le double des résultats de 2009.
Des fusions et acquisitions de grande ampleur
Ces chiffres inégalés ne s’expliquent pas par le nombre d’opérations mais par leur envergure, notamment en comptant sur le retour des « méga-deals ». Il y a eu 69 opérations de M&A (acquisitions et absorptions) supérieures à 10 milliards de dollars en 2015 représentant un total de 1 900 milliards de dollars, selon Dealogic. Dix transactions de plus de 50 milliards de dollars ont consacré l’année 2015 à l’instar de la fusion des géants de la pharmacie Pfizer et Allergan pour 160 milliards de dollars ou du rachat du brasseur SABMiller par InBev pour 117,4 milliards de dollars.
Les secteurs qui ont connu le plus d’opérations de fusions-acquisitions en 2015 sont ceux de la santé (724 milliards de dollars), puis des technologies (713 milliards de dollars) et de l’immobilier (458 milliards de dollars).
2015 a été financièrement favorable
Le volume des fusions-acquitions a en effet profité d’un regain de confiance sur les marchés boursiers, contexte qui incite les sociétés à se projeter et à investir dans des opérations de croissance externes ou offensives. « Il s’agit là d’un retour à la normale, après plusieurs années de crise. La liquidité est en outre abondante et bon marché », explique François Kayat, associé-gérant du groupe de conseil financier Lazard. Des conditions de crédit et des politiques monétaires des grandes banques centrales favorables ont aussi pu convaincre des directions de grandes firmes de passer à l’action.
Le marché français à contre-courant de la tendance
Selon les données de Thomson Reuters, le marché français des fusions-acquisitions en 2015 a chuté de 30 % à 160,8 milliards de dollars, avec des fusions-acquisitions plus modestes comme l’acquisition du canadien FRHI Hotels et Resorts par le groupe français AccorHotels pour 2,9 milliards de dollars.
Cependant, les banquiers d’affaires ne s’inquiètent pas des perspectives du marché français. 2014 avait déjà été riche en grandes opérations de fusions-acquisitions avec le rachat du pôle énergie d’Alstom par General Electric ou avec le rapprochement des cimentiers Lafarge et Holcim.
Quant à 2016, des rumeurs annoncent déjà le rachat de Bouygues Telecom par Orange.
Enfin, l’opération française de l’année 2015 est l’acquisition du franco-américain Alcatel–Lucent par Nokia dans le cadre d’une Offre Publique d’échange valorisant l’équipementier télécom à 15,6 milliards d’euros. L’intérêt de cette opération est d’affronter les concurrents Ericsson et Huawei sur le marché des réseaux.