Au-delà de Vinci, c’est en réalité sa filiale QDVC qui est accusée de maltraiter ses ouvriers, souvent d’origine indienne ou pakistanaise. Horaires infernaux et conditions de travail insupportables seraient à ajouter à des conditions de vie plus que spartiates ainsi que des agissements condamnables tels que la rétention des passeports des travailleurs.
Une association tire la sonnette d’alarme
Cette situation aurait pu ne jamais être connue si une association de défense des « populations victimes de crimes économiques » n’avait pas tiré la sonnette d’alarme. C’est par le biais d’enquêtes réalisées sur place par l’association et ses représentants que les conditions de travail des ouvriers ont été mises en lumière.
Face à ces révélations et à la multiplication de ce genre d’affaires partout dans le monde, l’association Sherpa souligne « l’urgence d’adopter une loi sur le devoir de vigilance des multinationales sur les atteintes aux droits humains causées par leurs filiales ou sous-traitants dans le cadre de leurs activités à l’étranger ».
De son côté, Vinci assure respecter « le droit local du travail et les droits fondamentaux », sans en dire davantage. Surtout le géant du BTP nie les atteintes aux droits des travailleurs migrants que l’association Sherpa semble vouloir lui attribuer. Tout au plus le patron de la filiale QDVC accepte-t-il de reconnaître des problèmes résultants de la sous-traitance en cascade, situation habituelle sur les chantiers. Pour autant, toutes ces informations doivent être considérées avec précaution, l’association Sherpa n’ayant produit aucune preuve de ce qu’elle avance, même si elle assure en avoir recueilli lors de ses inspections sur les chantiers qataris. Il semblerait d’ailleurs que Vinci s’apprête à attaquer l’association Sherpa en diffamation pour ces accusations.