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Salarié porté : un métier hybride peu protégé ?

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Travailleur plutôt atypique, un salarié porté ou consultant en portage salarial est un travailleur bénéficiant d’une véritable protection sociale et d’un accompagnement complet. L’intérêt majeur de ce statut est qu’il offre une totale indépendance au travailleur, aussi bien sur la stratégie commerciale qu’il désire mettre en œuvre que sur sa manière de s’organiser. Il n’est alors pas surprenant qu’un tel statut “hybride” séduise de nombreux freelances souhaitant évoluer en toute sécurité, tout en travaillant en autonomie et en bénéficiant des mêmes avantages qu’un salarié classique.
Mais ce statut est-il réellement aussi sécurisé qu’il y paraît ?

Portage salarial : le prix de l’indépendance

Un consultant en portage salarial exerce son activité dans le cadre d’un contrat de travail signé avec une société de portage salarial. Le statut dont il bénéficie est considéré comme hybride, car il se trouve à mi-chemin entre la libre entreprise et le salariat traditionnel. En contrepartie des prestations qu’il fournit à ses clients, il perçoit des honoraires nets, d’où sont déjà déduits des frais de gestion, ainsi que les charges salariales, patronales et sociales.

Cependant, bien que ce travailleur hybride soit libre de choisir ses missions et ait l’opportunité de négocier en toute liberté ses honoraires ses clients en fonction de son expertise, du secteur dans lequel il évolue et la rareté de sa spécialisation, derrière ce privilège se cachent parfois quelques surprises.

La question des frais cachés

Certaines entreprises en portage salarial n’hésitent pas à profiter des imprécisions de la règlementation régissant le secteur pour appliquer des frais de gestion très conséquents. Celles-ci savent d’ailleurs dissimuler les prélèvements injustifiés pour ainsi duper les salariés portés, plus précisément ceux qui viennent de faire le premier pas dans le monde professionnel et qui ne reconnaissent pas encore ces abus.

Ces frais cachés peuvent être la ligne de frais de gestion supplémentaire, la refacturation de formations, l’application d’une taxe d’apprentissage qui n’est plus en vigueur, l’application d’un taux de charges prélevées excédant le montant total reversé réellement aux organismes de collecte, la facturation de charges fictives de type “frais d’avocat” et d’autres charges patronales plutôt floues.

Bien entendu, même s’il est important de veiller à s’en prémunir, ces pratiques restent marginales dans le secteur du portage salarial et ne concernent pas la majorité des sociétés qui affichent fiabilité et professionnalisme.

Simulation de portage salarial : un label pour faire la différence

Pour se préserver des abus éventuels dans le secteur qui, à la différence du secteur bancaire, est relativement peu règlementé, une simulation en portage salarial est préconisée avant de se lancer en tant que salarié porté. Il s’agit de se rendre sur une plateforme en ligne gratuite proposée par une compagnie de portage. Cet outil a été spécifiquement conçu et développé pour permettre aux futurs salariés portés d’avoir une estimation de leur rémunération mensuelle et de leurs charges. Peu importe leur situation, l’outil peut affiner cette estimation selon les spécificités de leur métier.

Pour que le simulateur puisse faire une estimation précise, le salarié porté doit remplir un formulaire dans lequel il renseigne différentes informations telles que son taux journalier moyen ou son chiffre d’affaires, ainsi que le nombre de jours de sa mission. Sur la base de ces données, l’outil génère automatiquement le salaire net mensuel prévisionnel.

Avant de se lancer dans la simulation, le freelance doit avant tout s’assurer que le site soit labellisé “zéro frais cachés”. Ce label atteste en effet le fait que les simulations fournies par la plateforme de portage ne sont pas surévaluées et que le site joue la carte de la transparence quant aux frais de gestion. Avec un simulateur labellisé zéro frais cachés, le calcul de la rémunération se fait sans ambiguïté. Ce label a pour objectif de protéger les salariés portés et de favoriser une concurrence aussi transparente que saine face au nombre grandissant d’entités de portage.

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Un secteur porteur tributaire de nouveaux enjeux

Malgré les frais cachés appliqués par certaines compagnies pour ainsi gonfler les charges patronales à l’insu des consultants, force est d’admettre que le secteur de portage salarial connait aujourd’hui un essor fulgurant. Plus flexible que le salariat et plus sécurisant que l’emploi indépendant, il intéresse aujourd’hui de nombreux travailleurs indépendants. Cette forme d’emploi hors du commun est par ailleurs parvenue à se doter d’une convention collective qui autorise juridiquement son existence en tant que branche à part entière.

La flexibilité du statut face à la forte demande

Le pouvoir attractif qu’exerce le statut de salarié porté auprès des Français explique notamment sa flexibilité. À l’opposé de la plupart des salariés conventionnels, un consultant en portage salarial peut gérer son emploi du temps comme bon lui semble et travailler où il veut, d’autant qu’il s’exonère des tâches comptables et administratives inhérentes à son activité.

Dans la mesure où la réalisation de ses missions est conforme aux modalités convenues, il n’a aucun compte à rendre à la compagnie de portage avec laquelle il a signé un contrat de travail, qu’il s’agisse de son mode d’organisation ou de la stratégie commerciale qu’il a mise en place. C’est en effet cette flexibilité, un privilège difficile à trouver dans d’autres contextes de travail, qui permettra au salarié porté de libérer plus de temps et de gagner en réactivité dans un secteur qui fait de plus en plus appel à des consultants.

Le portage salarial pour lutter contre le chômage

S’aventurer dans le secteur du portage salarial en tant que salarié porté revient à bénéficier des avantages des salariés classiques, ainsi que de l’indépendance de l’entrepreneuriat, sans passer par le processus de création d’entreprise qui s’avère aussi contraignant que chronophage. Pour obtenir le statut et valider son inscription auprès de la société de portage de son choix, il suffit de signer un CDI ou un CDD avec cette société. Le consultant accède ensuite à un espace personnel mettant à sa disposition un panel d’outils lui permettant de mener à bien et dans les meilleures conditions possible son activité, mais également de perfectionner ses compétences et d’en développer d’autres.

Pour ce qui est du volet administratif et comptable de son activité, il n’a pas à s’en occuper puisque c’est la plateforme de portage elle-même qui s’en charge. Il peut alors se concentrer entièrement sur le déroulement de ses missions en étant déchargé de toute gestion annexe.

Cette simplicité a donc permis aux sociétés de portage salarial de séduire tout particulièrement les demandeurs d’emploi français et de s’inscrire par conséquent dans une démarche de lutte contre le chômage. À lui seul, le secteur concerne pratiquement tous les types de travailleurs et les plateformes ne cessent de se multiplier pour se conformer à la demande d’emploi en constante augmentation.

Le boom des plateformes et sociétés de portage salarial

Dans l’optique d’aider les chômeurs à trouver un emploi aussi avantageux que sécurisé, mais également de se conformer aux besoins des entreprises clientes qui ne cessent d’évoluer, le secteur du portage salarial n’a cessé d’évoluer et voit le nombre de plateformes et sociétés se multiplier à une vitesse exponentielle. Si en 2006, le nombre de consultants était de 15 000, en 2019 ce chiffre est passé à 90 000 et cette tendance ne va certainement pas cesser de croître.

Toujours en 2019, le secteur de portage salarial français regroupait plus de 700 plateformes et sociétés de portage, et représentait près de 1,5 milliard de chiffre d’affaires. Au vu de tous ces chiffres, le secteur est en plein boom et cela ne semble pas près de s’arrêter.

Intégrer le marché du travail par le portage salarial

Bien que le portage salarial concerne tout particulièrement les travailleurs indépendants qui ont réussi à se forger une expérience professionnelle particulièrement solide, ce secteur intéresse de plus en plus les jeunes diplômés. Facilité, indépendance, flexibilité, soutien, accompagnement et sécurité sont autant d’atouts qui ne manqueront pas de guider les premiers pas des étudiants vers le marché du travail.

En optant pour le statut de salarié porté, ils peuvent facilement décrocher leur tout premier poste et se préserver de la réticence des entreprises à l’idée d’embaucher un jeune diplômé. Et pour cause, le fait de faire appel à des consultants est beaucoup moins engageant pour les entreprises qui préfèrent gagner en flexibilité que se lancer dans un long processus de recrutement. Une fois le consultant engagé pour une mission, il peut mettre en avant ses qualités et ses compétences, un effort qui peut parfois déboucher sur une embauche définitive.

Les jeunes diplômés peuvent également tirer le meilleur parti des avantages intrinsèques au portage salarial pour monter leur propre entreprise avec le minimum de risques possible, ou encore pour enrichir leur expérience professionnelle.

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