Mais en pratique, les salariés sont-ils gagants ? Vont-ils être plus enclins à faire reconnaître leur état comme étant un burn-out ?
Burn-out ou bore-out, signes d’un mal-être au travail
Le burn-out, ou épuisement professionnel, touche une partie de la population. Souvent mal considérée, cette affection se traduit généralement par un état dépressif, une baisse de performance et de motivation quant à son travail et paradoxalement une plus grande présence du salarié dans son entreprise, pour prouver sa valeur. Le député G. Sabaoun justifie son amendement par la volonté « d’introduire dans le processus d’élaboration des maladies à caractère professionnel la notion de conditions de travail délétères au point d’altérer la santé physique ou mentale d’un travailleur, et en particulier le fléau de l’épuisement professionnel (…) ».
La principale conséquence d’une reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle serait l’origine de l’indemnisation. Ainsi, ce seraient aux caisses primaires d’assurance maladie (CPAM) de les prendre en charge. Encore faut-il que tous puissent se mettre d’accord sur une seule et même définition du burn-out. Ce terme pâtit encore aujourd’hui de limites floues, ne permettant pas un diagnostic clair ou une prise en charge adéquate.
Outre le burn-out, le bore-out (bore en anglais qui signifie ennui) est également à prendre en compte. Si sa reconnaissance comme maladie professionnelle n’est pas en discussion, la réalité de cette affection est réelle, et conduit aux mêmes conséquences qu’un burn-out. Le bore-out, ou épuisement professionnel par l’ennui, conduit le salarié à ressentir un sentiment d’inutilité dans son travail. En cause, des missions qui ne mobilisent pas réellement les compétences du salarié ou encore des tâches répétitives sans intérêt qui ne stimulent pas l’individu.
Que ce soit dans le cas d’un burn-out ou d’un bore-out, les entreprises ne sont pour autant pas complètement responsables de l’état des salariés affectés. Une trop grande pression métrique peut justifier un état de stress chez un individu mais ce dernier doit pouvoir lui-même mettre des limites. Pour le cas d’un bore-out, le meilleur moyen est d’en parler à son responsable ou de se mettre à la recherche d’un poste qui mobilisera toutes les compétences du salarié. Les entreprises ne doivent donc pas forcément subir l’opprobre général quant à l’état de leurs salariés, notamment dans un univers économique mondialisé très concurrentiel. Pour autant, la prise en considération de la qualité de l’environnement de travail des salariés est une obligation pour les entreprises. Ces dernières doivent veiller à offrir à leurs employés un espace de travail agréable et propice à leur travail.