Entre 2000 et 2012, la part des CDI dans l’emploi est restée stable, tandis que sur la même période la part des CDD, intérim ou apprentissage a explosé à 90%.
L’analyse de la Dares suggère que cette “très forte progression des contrats de très courte durée” explique la stabilité de la part des contrats temporaires dans l’emploi malgré l’explosion des embauches en CDD.
Les embauches se font en CDD
De 2000 à 2012, le nombre d’embauches en CDD sur cette période a augmenté de 76% et de 14% en intérim. En revanche le nombre de CDI n’a progressé que de 3,8%.
87% des personnes ayant un emploi en 2012 étaient en CDI, fait notable, car cette forte progression du travail temporaire n’a pas fait chuter la part des salariés en contrat. La part du CDI demeure ainsi stable.
Les contrats temporaires représentent 12% et 13% des contrats signés. Ils ont eu raison de la suprématie du CDI il y a quelques années, puisque la part des salariés en intérim a été multipliée par 2 durant la dernière décennie.
Paradoxe observé sur les contrats temporaires
L’étude du ministère du Travail explique ce paradoxe par le fait que les CDD signés sont d’une plus courte durée. Les entreprises ont recours à de plus en plus de CDD de moins d’un mois, en 2012 ils représentaient 40%. Les missions d’intérims, quant à elles, varient selon la conjoncture, elles baissent de près de 20%.
Eric Heyer, économiste à l’OFCE, expliquait que « sur les 20 millions de contrats signés chaque année, deux tiers sont des CDD de moins d’un mois. C’est spectaculaire. Cette tendance est en hausse depuis le début des statistiques et la crise n’a rien changé à la courbe ».
Les CDD sont devenus un passage obligé vers l’emploi stable
Chez les jeunes, la part de l’emploi en CDI a considérablement diminué. Le CDD semble être devenu un passage obligé vers l’emploi stable. L’étude du ministère du Travail note que la moitié des salariés âgés de moins de 24 ans est aujourd’hui en CDI, contre plus de 80% en 1982. La forte progression de l’apprentissage à partir des années 1980 explique en partie ce phénomène.
Dès que les jeunes salariés progressent en âge, ils sont de plus en plus en CDI : 5% à 17 ans et 75% à 25 ans.
Ce qui montre que l’emploi temporaire semble être une étable obligatoire vers l’emploi durable.