En 2015, Airbus s’est positionné bien au-dessus de ses objectifs en enregistrant 1007 commandes, soit le double de son rival Boeing. Un succès qui pourrait en partie être expliqué par son positionnement novateur et engagé en Recherche et Développement.
Si Airbus affronte depuis longtemps son éternel concurrent Boeing, la stratégie de l’innovation entre aussi dans l’objectif d’anticiper un fort développement de son nouveau concurrent chinois : Comac.
Comac, un nouveau concurrent sur le marché de l’aéronautique
Début novembre 2015, Comac a dévoilé son nouvel avion, le C919, un « monocouloir » qui vient directement concurrencer les moyen-courriers Airbus 320 et Boeing 737 sur l’immense marché chinois qui sera en demande, selon Boeing, de plus de 6 000 appareils de ligne sur les vingt prochaines années.
Le succès industriel du C919 repose sur trois facteurs : ses partenaires stratégiques, notamment CFM International qui s’est chargé de la motorisation du C919 et qui ambitionne d’améliorer ses performances de 10% par rapport au A320 et au B737, un savoir-faire acquis par l’ouverture d’une ligne d’assemblage A320 en 2008 à Tianjin et enfin par un investissement engendré par une volonté politique chinoise d’innovation.
Cette montée de la concurrence dans un secteur aéronautique en forte croissance a poussé Airbus à innover et à déposer 21 brevets en 2015. Boeing est clairement dans la même dynamique avec 45 dépôts de brevets en 2015.
Airbus invente le Concorde 2 et propose New York à 1h de Paris
En juillet 2015, l’avionneur européen a déposé un brevet pour un Concorde 2. L’avion supersonique atteindra les 5 500 km/h, soit près du double de la vitesse du premier Concorde. L’aéronef pourrait ainsi relier Paris à New York en une heure environ. Le nouveau Concorde ressemble à une navette spatiale. Il ne pourra accueillir que 20 passagers, contre 90 pour le premier modèle.
Innovation spectaculaire : l’avion à cabine détachable
Le 24 novembre 2015, les Etats-Unis ont validé le brevet d’Airbus qui contient les détails techniques d’un avion modulaire. Les passagers embarqueraient à l’avance dans une cabine amovible, qui viendrait remplacer directement la cabine amovible des occupants arrivant. Cette innovation permettrait in fine de réduire le temps au sol d’un avion, entre un atterrissage et un décollage. L’immobilisation d’un avion coûte près de 20 000 euros par jour. 10 minutes de temps gagnées permettraient ainsi d’améliorer le niveau d’utilisation des avions de 8,1%.
S’inspirer de la structure osseuse pour réduire le poids d’un avion
Airbus a révélé en décembre 2015 son projet d’habitacle bionique, qu’il met en œuvre en collaboration avec Autodesk, l’un des leaders mondiaux des logiciels de conception 3D. Grâce à des algorithmes inspirés de la croissance osseuse et de la structure cellulaire, mais aussi grâce à des techniques d’impression en trois dimensions, les deux partenaires ont réussi à diminuer de 45% le poids d’une cloison d’un aéronef A320. Cette innovation devrait ainsi permettre d’éviter l’émission de 465 000 tonnes de CO2 par an. (et faire économiser beaucoup de carburant !) Crédit photo : G-R Mottez