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Le bilan des défaillances d’entreprises au 2ème trimestre 2014

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Les entreprises les plus affectées

Ce sont toujours les petites sociétés les plus concernées puisque 86% des entreprises défaillantes ont moins de 5 employés.

Seules les entreprises de 1 ou 2 salariés voient leur nombre de défaillances augmenter par rapport au premier trimestre 2013. Avec un total de 5 222 redressements ou liquidations judiciaires, l’augmentation est de 18,5%. Inversement, ce sont les sociétés de 100 à 199 salariés qui connaissent la baisse la plus importante avec -62,5% par rapport à 2013, elles ne sont plus que 15 entreprises à avoir connu une défaillance au cours du trimestre.

Thierry Million, responsable des études chez Altares-D&B, explique que « pour les TPE les plus petites, l’heure de la reprise n’a pas encore sonné. Lorsqu’elles n’emploient aucun salarié, ces TPE parviennent à résister, mais lorsqu’elles ont 1 ou 2 salaires à verser chaque mois, l’absence de trésorerie est alors insurmontable pour beaucoup».

Les difficultés se concentrent essentiellement sur les jeunes sociétés de moins en 10 ans qui représentent 74% du nombre total d’entreprises défaillantes. Ce sont celles de 3 à 5 ans qui, malgré une baisse de près de 7% par rapport à 2013, sont les plus touchées.

Les entreprises de 6 à 10 ans et de 11 à 15 ans sont les deux seules catégories à connaître un nombre croissant de liquidations ou redressements judiciaires avec respectivement +0,6% et +5,9%.

Les sociétés les plus pérennes sont en revanche les plus épargnées puisque celles qui ont au moins 51 ans d’existence n’ont connu que 46 défaillances au cours du trimestre précédent soit une baisse de près de 42% par rapport au deuxième trimestre 2013.

Parmi les 17 défaillances d’entreprises de plus de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires, ce qui représente plus de 3 300 emplois menacés, certaines ont été médiatisées au cours des derniers mois : Société Nice Matin, Caddie ou encore VAFC – Valenciennes Sport Développement et Française de Roues.

Les secteurs les plus touchés

Dans les activités de services, on note une baisse du nombre de défaillances : -7,5% dans les services aux entreprises, -5,2% dans les services aux particuliers et -13,8% dans les activités de transport et de logistique. Mais les TPE de 1 ou 2 salariés sont fortement affectées : +18% dans les services aux entreprises, +4% dans le transport routier et +15% dans le fret de proximité.

Même constat dans les secteurs de la construction et du commerce. Alors que ces deux secteurs rassemblent à eux deux la moitié des entreprises défaillantes, ils semblent plutôt bien résister puisqu’on note une baisse de 3% par rapport au deuxième trimestre 2013. Mais ici aussi, les TPE avec 1 ou 2 employés sont les plus sévèrement touchées, la faute à une consommation atone des ménages : +10% dans le bâtiment, +23% dans la restauration, +68% dans les débits de boisson ou +29% dans le commerce de détail.

Selon Thierry Million, « la vulnérabilité des TPE est plus définitive en terme de solution judiciaire. En effet, plus de sept TPE sur dix en cessation de paiement sont immédiatement liquidées par le tribunal, contre moins d’une sur trois lorsque la société emploie au moins vingt salariés. La volonté de prévenir la difficulté de l’entreprise se heurte à une froide réalité économique qui compromet très vite un équilibre financier souvent fragile.»

Les activités financières et d’assurance ne sont pas non plus épargnées : avec 127 redressements ou liquidations judiciaires, on constate une augmentation de 55% des défaillances par rapport à 2013.

Une reprise qui se dessine dans la plupart des régions

Sur nos 23 régions françaises, 16 connaissent un recul du nombre de défaillances. Avec -14,2%, c’est le Limousin qui connaît la baisse la plus importante.

Les régions dans lesquelles on compte le plus de défaillances (40% des défaillances à elles-seules) affichent également un repli : Provence-Alpes-Côte-D’azur (-7,6%), Ile-de-France (-4,1%) et Rhône-Alpes (-3,8%).

D’autres, en revanche, n’affichent toujours pas de signe de reprise comme l’Alsace (+12,1%), la Corse (+10,3%) et Poitou-Charentes (+5,2%).

Quelles perspectives pour la fin d’année ?

Selon Thierry Million, « après un début d’année lourd avec près de 17 000 défaillances d’entreprises, le deuxième trimestre signe, comme attendu, une amélioration sensible. Si plus de 14 000 entreprises sont encore tombées, ce sont, cependant, 600 de moins par rapport à la même période 2013 et 7 000 emplois préservés.

Pour autant, la reprise toujours poussive peine à profiter aux TPE. La réforme du droit des entreprises en difficulté, applicable depuis le 1er juillet, porte l’ambition d’encourager ces chefs d’entreprise à utiliser tous les dispositifs de prévention mis à leur disposition pour leur éviter de recourir au redressement judiciaire, voire à la liquidation judiciaire. 

Aujourd’hui, l’essentiel des cessations de paiement se termine par une liquidation judiciaire. Cependant, outre les outils pédagogiques nécessaires à mettre en œuvre pour insuffler une dynamique de prévention, c’est aussi la question du financement des entreprises, et des TPE en particulier, qui se pose. 

Ces dernières, généralement fortement dépendantes de leur banque, peuvent être confrontées à des problématiques de crédit court terme qui les font basculer très vite, et quelques fois pour des montants peu importants, dans une situation irrémédiablement compromise. Or ces TPE de moins de trois salariés représentent près de trois défaillances sur quatre. Leur fragilité fait peser un risque pour leurs dirigeants et salariés, et représente un risque réel pour leurs clients et fournisseurs. Un quart des PME défaillantes aura été contrainte de déposer le bilan après des complications de règlements client. 

C’est pourquoi, si la baisse des défaillances de ce deuxième trimestre se traduit par des opportunités de développement, la forte dégradation observée sur les TPE rappelle toutefois aux créanciers PME combien la prévention du risque est le fondement de toute stratégie de croissance ! »

D’ici à la fin de l’année, il devrait y avoir environ 2 000 défaillances de moins par rapport à 2013, insuffisant pour passer sous le seuil symbolique des 60 000…

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