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Défaillances et sauvegardes d’entreprises en France : Bilan 2013

3 min de lecture

Au cœur de la crise, 2009 avait été et reste à ce jour une année record en termes de défaillances. En effet, avec 63 101 défaillances prononcées (+3% vs 2012), 2013 se rapproche très fortement des chiffres de 2009 (63 709 défaillances).
Parmi ces défaillances, on compte 61 468 redressements ou liquidations judiciaires (+2,8% par rapport à 2012 et -1,4% par rapport à 2009) et 1 633 ouvertures de sauvegarde (+9% vs 2012 et +17% vs 2009).
A ce jour, ce sont 269 300 emplois qui sont directement menacés (+0,3% vs 2012 et +4,7% vs 2009) et certaines défaillances ont été très médiatisées en 2013 : Mory Ducros, Virgin Stores, Fagor Brandt SAS…

Les entreprises les plus touchées

Les micro-entreprises sans salarié représentent 39% des entreprises défaillantes, leur nombre est en baisse de 9% depuis 2009 et de 0,3% par rapport à 2012.

On constate que le nombre de redressements ou liquidations judiciaires est en baisse de 0,6% par rapport à 2012 tandis que le nombre d’ouvertures de sauvegardes a augmenté de 17,9% sur la même période.
57% des entreprises défaillantes sont des entreprises de moins de 20 salariés et ces entreprises sont de plus en plus concernées : +6% par rapport à 2012 et 2009. Pour ces TPE, ce sont aussi bien les redressements ou liquidations judiciaires (+5,5% par rapport à 2012) que les ouvertures de sauvegarde (+5% sur la même période) qui augmentent. A noter que les défaillances d’entreprises de 6 à 9 salariés augmentent le plus : +10% par rapport à 2012.

Enfin, les PME (entreprises de plus de 20 salariés) représentent 4% des entreprises défaillantes. Bien qu’en baisse de 10% depuis 2009, leur nombre est en légère augmentation par rapport à 2012, +0,5%.

On constate que les entreprises générant 1,5 à 3 millions euros de chiffre d’affaires sont celles qui connaissent la plus forte évolution de défaillances : +12% par rapport à 2012 et +40% par rapport à 2009.

Les sociétés générant plus de 15 millions d’euros de chiffres d’affaires ne sont pas non plus épargnées : en 2013, 177 entreprises ont entamé une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire, c’est la première fois qu’un tel niveau est atteint.

Les entreprises de moins de trois ans voient leur nombre de défaillances reculer de 2,6% par rapport à 2012 et 27% depuis 2009. A contrario, les défaillances des entreprises de 6 à 10 ans progressent de 9% par rapport à 2012 et 27,7% par rapport à 2009, tout comme celles de plus de 16 ans : +6,4% par rapport à l’an passé et +14% par rapport à il y a 4 ans.

En 2013, lorsque les entreprises se présentent devant le tribunal, leur situation financière est déjà très fortement compromise. Parmi elles, près de 20% des micro-entreprises sans salarié sont immédiatement liquidées.

En revanche, pour les sociétés de plus de 50 salariés, plus de 80% d’entre elles peuvent poursuivre leur activité pour essayer de mettre en place un plan de redressement ou de cession car même si elles ne pèsent que pour 0,9% de l’ensemble des défaillances, elles représentent 25% des emplois menacés.

Les secteurs les plus affectés

La consommation des ménages en berne pèse fortement sur plusieurs secteurs du B2C. Le bâtiment est le secteur B2C le plus touché avec 15 213 défaillances mais trois autres enregistrent une forte croissance des défaillances par rapport à 2012 :

  • les activités de bricolage et équipements du foyer : avec une augmentation de +10%, on compte 1 632 défaillances sur l’année,
  • les services aux particuliers : secteur très touché par le problème de consommation des ménages, il compte 2 634 défaillances soit +8,4%,
  • la restauration : avec 5 703 entreprises défaillantes, le gap est de +6,6%. C’est principalement la restauration traditionnelle qui est concernée (+9%) par rapport à la restauration rapide (+1%).

Du côté des entreprises B2B, le secteur des services aux entreprises est celui dans lequel on compte le plus de défaillances (7 459 soit +1,4% par rapport à 2012). Les secteurs de l’agriculture et des activités de nettoyage de bâtiment sont eux ceux qui connaissent la plus forte augmentation du nombre de défaillances avec respectivement +12,1% et +10% par rapport à l’année précédente.

Répartition en France

12 régions enregistrent une augmentation des défaillances supérieure à la moyenne nationale qui est de +2,8% par rapport à 2012 et 8 dépassent leur niveau record de 2009. C’est en Haute-Normandie (+13,3%) et en Pays-de-la-Loire (+11,5%) que l’on enregistre les plus fortes croissances.

A contrario, 6 régions voient leur nombre de défaillances diminuer avec en tête la Picardie (-12,8%).

Quelles perspectives pour 2014 ?

Thierry Millon (responsable des études chez Altares) prédit une année 2014 « sous tension ».  Il rappelle qu’en général les premier et dernier trimestres sont ceux qui enregistrent le plus de défaillances et qu’au cours du 1er trimestre, il pourrait y avoir 15 000 à 16 000 dépôts de bilan.

Malgré une légère baisse par rapport à 2013, on pourrait tourner autour des 60 000 défaillances sur l’année.
« Les décideurs devront faire preuve d’une grande agilité pour prendre rapidement les bonnes décisions au bon moment et gagner le pari de la reprise, même poussive ! » conclut-il.

Source : Altares

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