Même si les constructeurs français parviennent à se démarquer de leurs concurrents étrangers, ce bilan décevant résonne avec le contexte économique actuel français et laisse peu de perspectives pour 2015.
Un environnement économique défavorable
Derrière le logement, la voiture occupe la deuxième place des dépenses des ménages français mais reste largement tributaire du contexte économique. Avec une croissance inerte, un moral en berne et un taux de chômage en progression constante, la situation économique française constitue donc un frein de taille à l’achat d’une voiture neuve.
Cette atmosphère explique principalement le déclin des immatriculations de voitures neuves dans l’Hexagone en 2014, notamment pour le mois de décembre qui affiche une baisse des ventes de 6,8% à lui seul.
Dans ce contexte chaotique, les constructeurs automobiles français parviennent tout de même à conserver une bonne dynamique avec une hausse de 5,3% pour Peugeot, 2,4% pour Citroën (exception faite de sa marque premium DS qui chute de 27,2 %) et 4,8% pour Renault (et le boost de 14,1% pour sa marque low cost Dacia). L’introspection reste néanmoins morose, « on peut se satisfaire de grignoter des parts de marché, à la fin, cela n’a pas grand sens sur un marché aussi contraint. Notre industrie requiert des volumes pour se développer », explique un industriel.
Les constructeurs étrangers doivent quant à eux faire face à plus de difficultés dans l’Hexagone, avec des résultats négatifs pour la plupart.
Des projections inquiétantes pour 2015
Si les chiffres de cette année sont mauvais, l’avenir reste tout autant incertain et laisse peu de place à l’optimisme pour les industriels. Philippe Buros, directeur commercial France de Renault, s’exprime ainsi : « Je ne vois pas de raisons qui pourraient apporter une forte croissance du marché. »
Alors que l’Observatoire Cetelem mise sur une hausse des ventes de 3%, le CCFA préfère tabler une stabilité des chiffres, ce qui bloquerait le marché à un niveau historiquement bas. Cette inertie ne devrait malheureusement pas évoluer puisque peu de nouveaux modèles sont au programme.
Philippe Buros confie : « Il ya une atmosphère de déprime en France, avec beaucoup plus de pragmatisme de la part de nos clients », ce qui laisse suggérer que le marché hexagonal sera très difficile à reconquérir.
Par ailleurs, l’essor du secteur de l’occasion (pesant désormais le triple du marché du neuf), le vieillissement du parc (proche des 9 ans), l’effusion des petites voitures (segments A et B) ainsi que le recul des ventes aux particuliers (-2,2%) démontrent également que l’acquisition d’un véhicule neuf est aujourd’hui devenu un luxe pour de nombreux foyers.