Sur le marché de l’emploi, la crise immobilière est une épine dans le pied des recruteurs. Dans les grandes villes, se loger est même devenu un casse-tête, que l’on soit locataire ou potentiel acquéreur. Dans des villes comme Paris, les logements en location sont de véritables perles rares. La difficulté d’accès au crédit et les taux pratiqués sur le marché, entraînent aussi des difficultés pour ceux qui souhaitent acheter.
Les actifs, renoncent-ils à des postes faute de logement dans la capitale ? Focus sur l’impact de l’immobilier, pour les entreprises de la plus belle ville du monde.
Les prix de l’immobilier à Paris : on fait le point
Si les prix de l’immobilier à Paris faisaient état d’une étonnante stabilité jusqu’au début de l’année 2023, le déclin semble avoir commencé. Au troisième trimestre de cette année, l’agence Vecteur Immobilier, spécialiste de l’estimation immobilière à Paris, enregistre une baisse du prix de vente médian d’un peu plus de 3 % sur l’ensemble de la capitale. Il est désormais fixé à 10 275 € par mètre carré, selon les données du spécialiste de la donnée immobilière YanPort.
La baisse reste modérée, comparée à d’autres grandes villes où la baisse enregistrée atteint parfois plus de 10 %. Cela s’explique par le fait que Paris attire aussi une clientèle étrangère et aisée, qui n’a pas forcément besoin de recourir au crédit pour acheter.
Malgré les fluctuations de prix, l’offre reste plutôt stable. Dans les faits, ce sont davantage les taux associés aux prêts immobiliers, et la difficulté d’accès à l’emprunt qui représentent un frein pour les actifs souhaitant acheter un appartement à Paris.
Trouver un appartement à louer à Paris : la mission impossible
Ceux qui souhaitent louer un appartement à Paris font quant à eux face à une pénurie de logements. La plus grande difficulté à acheter entraîne effectivement une demande encore plus importante pour le locatif, ou l’offre reste stable.
Le plafonnement des loyers par la DRIHL, garantit que les prix des loyers ne s’envolent pas. En revanche, les propriétaires ont plus que jamais l’embarras du choix, pour sélectionner leurs locataires. Répondre à leurs exigences peut donc être difficile, pour les actifs en quête d’un pied-à-terre à Paris.
Recrutement et crise immobilière : qui sont les actifs impactés ?
Entre impossibilité d’acheter, et pénurie de logements à louer l’impact est très important sur les recrutements. Contrairement aux idées reçues, les actifs ne sont pas les seuls impactés. Les entreprises pâtissent elles aussi de cette crise du logement.
Les jeunes actifs et la difficulté à se loger
Les premiers à être impactés par la crise immobilière à Paris sont sans aucun doute les jeunes actifs. Présenter des revenus suffisants, disposer d’un apport ou encore d’une situation professionnelle stable depuis plusieurs mois, les critères semblent difficiles à réunir pour emprunter.
Côté location, les propriétaires auront tendance à privilégier les locataires disposant des revenus les plus confortables. Les jeunes actifs, qui prétendent parfois à leur premier emploi à Paris ne font généralement pas partie de ceux-là.
La perspective de devoir habiter en périphérie de Paris, d’avoir un temps de trajet important et beaucoup de frais de transport décourage certains jeunes candidats. Ils peuvent ainsi choisir de continuer à travailler en province, faute de possibilité de logement à Paris.
Les cadres qui souhaitent acheter à Paris
Outre la saturation du marché locatif, les cadres sont directement impactés par les difficultés à acquérir un logement à Paris. Ce sont en effet eux qui ont tendance à vouloir investir dans leur résidence principale. Les prix pratiqués dans la capitale, généralement supérieurs à ceux pratiqués dans d’autres grandes villes, entraînent de plus grandes difficultés à accéder au crédit.
Cela laisse donc supposer que certains d’entre eux renonceraient à une opportunité professionnelle sur Paris, faute de pouvoir y acheter leur logement. En effet, la baisse des prix qui reste modérée ne permet pas de pallier la forte hausse des taux. En cette fin d’année 2023, les prêts sont accordés aux alentours des 4 %.
Les entreprises privées de talents
En dommage collatéral de cette crise immobilière, les entreprises peinent donc à recruter de nouveaux talents. Il peut effectivement être difficile d’attirer les jeunes actifs dans la capitale.
Ces dernières doivent donc faire preuve d’inventivité, pour proposer des solutions adaptées. Prise en charge du coût du transport, aide à trouver un logement, les entreprises doivent rivaliser d’imagination.
Par ailleurs, depuis la crise de Covid-19, le télétravail permet aussi de vivre en province, tout en disposant d’un emploi sur Paris. Si certaines entreprises semblent faire marche arrière, sur la possibilité de travailler à distance, ce nouveau mode de fonctionnement pourrait bien être la meilleure solution, pour continuer à dénicher de nouveaux talents.
Les avis d’experts divergent, concernant les taux qui seront pratiqués en 2024, pour les crédits immobiliers. Une chose est sûre, ils devraient faire la pluie et le beau temps, concernant la capacité des actifs à se loger. On garde donc un œil sur cette donnée, pour suivre les tendances dans les mois qui arrivent.
