Pour lutter contre le resserrement des budgets militaires, la plupart des armées dans le monde se sont dotées de drones militaires. Le marché des drones de guerre est estimé à environ 10 milliards de dollars d’ici 2024, pour environ sept milliards de dollars aujourd’hui.
Si les drones permettent de ne pas mettre en danger de pilotes et de voler longtemps sans ravitaillement pour certains, ils coûtent aussi beaucoup moins cher que les avions de chasse. D’après la Cour des comptes américaine, un vol d’une heure pour un drone coûterait 18 fois moins cher que l’équivalent pour un chasseur furtif.
Mais le coût de la logistique des drones est important. Le drone Predator, par exemple, beaucoup utilisé par l’armée des Etats-Unis, demande l’emploi d’environ 40 personnes en régime de croisière.
Le marché des drones de combat dominé par les Américains
Les Etats-Unis détiennent la première place sur le marché des drones de combat.
La France souhaite investir pour ne plus dépendre des Américains
La France souhaite elle aussi investir et, selon un rapport de l’Assemblée Nationale,
En effet, les fortes productions de drones israéliens et américains (les Etats-Unis souhaitent vendre leurs drones aux nations étrangères) augmentent l’écart avec les concurrents internationaux qui dépendent de ces productions.
De plus en Europe, les coûts de développement des drones, estimés à plusieurs centaines de millions d’euros, freinent les investisseurs européens.
Le programme européen Neuron
L’Europe a mis en place le projet Neuron, un démonstrateur de drone de combat furtif qui se base sur le principe de l’aile volante. Conduit par la Délégation Générale pour l’Armement (DGA), le projet est développé par une alliance européenne incluant:
- les français Dassault Aviation, en tant que maître d’œuvre, et Thales,
- le suédois Saab,
- le grec HAI,
- l’italien Alenia Aeronautica,
- le suisse RUAG
- et l’espagnol EADS-CASA.
Ce programme européen a divers objectifs de démonstration comme celui de pouvoir tirer des armements à partir d’une soute interne dans des délais très courts, ou bien réaliser une plate-forme furtive. Le programme permet aussi de développer des nouvelles technologies comme la furtivité, le décollage et l’atterrissage automatique ou encore l’insertion dans le trafic aérien.
Les drones de combat français actuels ne sont pas armés
Aujourd’hui, la France ne possède que des drones de surveillance. Ceux-ci permettent de survoler des espaces pour un coût plus faible que celui des systèmes traditionnels de l’Armée de l’Air.
Par ailleurs, la France ne détient pas de drones de frappe. Début 2014, les Etats-Unis ont livré à la France deux MQ-9 Reaper, identiques aux drones utilisés par la CIA et l’armée américaine, à une chose près, ces deux drones livrés ne sont pas armés. Plus discrets, plus efficaces que les Harfang français d’Airbus, ces MG-9 Reaper américains utilisés pendant l’opération Serval au Mali ont « fait changer le paradigme des opérations en bande sahélienne », explique-t-on dans l’Armée de l’Air.
Seulement, si la France a toujours renoncé à armer ses drones, Jean-Yves Le Drian estimait en octobre dernier qu’en équiper en armement « est une question [qui] reste posée ». Bertrand Slaski, consultant à la Compagnie Européenne d’Intelligence Stratégique (CEIS), un cabinet spécialisé dans les drones, explique que « cela permettrait de réduire considérablement le fameux cycle OODA [observer-s’orienter-décider-agir] ».