« Nous créons un nouveau Fonds européen pour l’investissement stratégique » qui permettra « de mobiliser 315 milliards d’euros au cours des trois prochaines années », avait déclaré Jean-Claude Juncker devant le Parlement européen.
La BEI veut dynamiser la croissance par l’investissement
En janvier 2016, la Banque européenne d’investissement a présenté le bilan de son activité pour l’année 2015. La Banque européenne d’investissement (BEI) a prêté 77,5 milliards d’euros et le Fonds européen d’investissement, filiale de la BEI, a débloqué 7 milliards d’euros. Pour réussir à fournir une telle somme, la BEI a de son côté dû emprunter 62,4 milliards d’euros.
En 2015, la BEI a ainsi déployé en France 8,7 milliards d’euros dans l’économie dont 785 millions de soutien aux PME grâce au Fonds européen d’investissement. Les prêts de la banque ont augmenté de 80% environ depuis la dernière hausse de capital de la banque en 2012. Près de la moitié des nouveaux financements ont été destinés à la transition climatique. La BEI a aussi engagé des premières opérations pour le plan d’investissement Juncker avec une mobilisation de 1,3 milliard qui dégageront 7 milliards d’investissement.
Le plan Juncker vient soutenir l’innovation européenne
Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, a présenté fin novembre 2014 le Fonds européen d’investissements stratégiques (FEIS), aussi nommé « plan Juncker ». Le Parlement européen l’a adopté le 24 juin 2015. Selon les calculs optimistes initiaux de Bruxelles, le plan Juncker permettrait d’augmenter le PIB de l’Union Européenne de 330 à 410 milliards d’euros et de créer entre 1 et 1,3 million de nouveaux emplois dans les trois prochaines années.
Ce fonds est avant tout destiné aux PME et ETI du milieu de la Recherche et du Développement. Les secteurs stratégiques visés sont ceux des énergies renouvelables, de la rénovation thermique des bâtiments, des transports, du haut débit et de l’éducation. La Banque européenne d’investissement s’est occupée du pilotage du plan d’investissement.
Au sujet du Fonds européen pour les investissements stratégiques, des financements pour des projets de 50 milliards d’euros au total ont été approuvés. Si le président de la BEI estime que « personne n’aurait pu faire mieux », il réserve quelques inquiétudes quant à l’avenir de l’Europe. Elle a « besoin d’innovation, d’innovation et encore d’innovation » martèle-t-il. Il existe ainsi une différence de « plus de 500 milliards d’euros par an » entre les besoins affichés par l’Europe et ce qu’elle est en capacité de mobiliser.
En 2015, 17 projets français soutenus par le plan Juncker
La France et l’Italie sont « les porteurs de projets [qui] se sont le mieux mobilisés », selon le Commissariat général à l’investissement. En 2015, Bruxelles a retenu 17 projets français dans le cadre du plan Juncker. Pour être acceptés, les projets devaient pouvoir stimuler l’économie.
Huit de ces projets concernent le volet innovation et infrastructure du plan géré par la Banque européenne d’investissement. La BEI a par exemple pris une participation de 50 millions dans le fonds d’infrastructure Capernergie 3, qui participe à des sociétés de projet pour créer des parcs d’éoliennes, des méthaniseurs et des fermes photovoltaïques. Avec 18 millions d’euros, la BEI a aussi aidé à la deuxième levée du fonds Ginkgo, orienté dans la dépollution de friches industrielles.
Les neuf autres projets concernent le volet financement des PME, chapoté par le Fonds européen d’investissement. Le FEI a ainsi accordé une garantie à Bpifrance pour le financement et l’accompagnement à la création d’entreprises nouvelles grâce à son fonds d’amorçage. Le bilan précise qu’aux côtés de financements privés, «le montant total des investissements auxquels la BEI et le FEI ont donné une impulsion en France est estimé à 9,4 milliards».
Au printemps, des projets industriels de création ou de modernisation d’usines seront étudiés. La BEI «envisage de prêter» environ la moitié du coût de création d’une usine de production de lait UHT en Normandie. La Banque européenne d’investissement compte aussi participer à la création de la première usine européenne de recyclage et de refonte des déchets de titane aéronautique en France.