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Gaz naturel et électricité : impact de l’ouverture du marché

4 min de lecture

Libéralisation du marché de l’énergie pro en France : le bilan après quelques années !

Depuis le 1er juillet 2007, le marché du gaz naturel et de l’électricité s’est ouvert à la concurrence pour fournir les particuliers comme les professionnels. Cette décision de L’État répond à la volonté, de la part de l’Union européenne, de mettre en place un grand marché commun et européen de l’énergie. Néanmoins, dix ans après, le bilan s’avère mitigé.

Opérateurs historiques et nouveaux acteurs du marché en France

Les deux grands opérateurs historiques du marché de l’énergie français étaient Electricité de France (EDF) et Gaz de France (GDF). Sous l’impulsion de la Commission européenne, les deux entreprises nationales sont progressivement privatisées. EDF entre en Bourse en novembre 2005, tandis que GDF fusionne avec Suez en février 2006 et devient Engie en avril 2015. 

A partir de de juillet 2007, de nouveaux fournisseurs font leur apparition :

  • Direct Energie : en fusionnant en 2012 avec Poweo, il devient le premier fournisseur alternatif du pays en termes d’électricité et de gaz naturel. En décembre 2015, il compte près d’1,5 million de sites clients.
  • Gazprom Energy : ce fournisseur d’entreprise en gaz naturel concentre son activité dans le secteur industriel.
  • Lampiris : l’objectif affiché de cette entreprise est de fournir « une énergie plus propre et moins chère ». Ses sources de production d’électricité sont renouvelables.
    La compagnie a été rachetée par Total en 2016. 
  • Antargaz : à l’origine, cette compagnie était spécialisée dans la distribution de gaz de pétrole liquéfié (propane, butane). Elle est devenue un fournisseur de gaz naturel pour les particuliers, les professionnels et les collectivités à partir de 2009.
  • D’autres peuvent également être cités : Enercoop, Energem, Eni, Dyneff, Proxelia ou encore ekWateur

Electricité et gaz naturel : l’impact réel de la libéralisation

Si les offres se sont multipliées, l’ouverture à la concurrence commence seulement à avoir un effet sur les passages des tarifs réglementés aux offres libres. Aujourd’hui EDF et Engie se partagent toujours l’essentiel du marché. . Mais si l’on excepte Direct Energie, leurs nouveaux concurrents ont eu du mal à s’imposer dans l’Hexagone, qu’ils soient français ou étrangers.

Encore aujourd’hui, 84% des sites non résidentiels et 95% des PME se fournissent chez EDF. Le manque d’informations liées à l’ouverture du marché peut expliquer ce phénomène. Mais la raison principale de cette timide évolution était pendant plusieurs années la faible attractivité des tarifs offerts par les fournisseurs alternatifs. Les sources de production de ces derniers ne leur ont pas permis de rivaliser immédiatement avec l’opérateur historique. La société bénéficiait déjà d’un parc nucléaire amorti depuis longtemps, quand ses nouveaux concurrents ont dû construire des centrales à charbon ou à gaz. 

D’autre part, les coûts de production et de transport de l’énergie ont considérablement augmenté des années 2000 aux années 2010. Cela s’est traduit par une augmentation considérable du prix du gaz naturel, difficile à atténuer pour tous les acteurs du milieu. 

Toutefois, ces tendances semblent progressivement prendre une nouvelle direction. La loi NOME, entrée en application à partir de juillet 2011, a contraint EDF à mettre à disposition de ses concurrents une partie de sa rente nucléaire. En contrepartie, les fournisseurs alternatifs ont reçu des obligations de service public similaires à celles de l’opérateur historique. Cette remise à niveau permet désormais une véritable pression concurrentielle sur les tarifs.

Par ailleurs, certaines compagnies telles qu’Eni peuvent s’avérer plus compétitives qu’Engie. Là où la première figure parmi les leaders mondiaux de la production de gaz naturel, la seconde achète son énergie à l’étranger. En résulte une différence de maîtrise des coûts, qui se ressent sur les prix. Aujourd’hui, seule 23% de la consommation de gaz naturel des sites non domestiques est encore fournie par Engie.Notez qu’il existe quand même en 2017 près de 400 entreprises en France dans le domaine du commerce d’électricité.

Qu’en est-il des autres pays d’Europe ?

Les directives européennes électricité (1996) et gaz (1998) prévoyaient respectivement une ouverture du marché de l’énergie à hauteur de 30% et de 28% pour 2000. Il s’est avéré qu’une large majorité des pays membres de l’UE ont réalisé cette transition de manière beaucoup plus rapide et beaucoup plus efficace.

En 2000, l’Allemagne et l’Angleterre avaient déjà complètement ouvert leur marché du gaz naturel. L’Espagne s’est fixée le même objectif pour 2003, tandis que l’Autriche, les Pays-Bas et l’Italie l’ont finalement prévu pour 2004. Concernant l’électricité, le constat est similaire : dès 2000, les marchés finlandais, suédois, allemands et anglais étaient déjà complètement libéralisés. Ils seraient suivis un peu plus tard par l’Autriche, la Belgique, l’Irlande, le Danemark, l’Espagne et les Pays-Bas.

Cependant, comme en France, des situations de monopole ont longtemps perduré et perdurent toujours. En Allemagne par exemple, quatre grands groupes dominent le marché :

  • E.O.N : cette entreprise est issue de la fusion des groupes VEBA AG et VIAG. Ce fournisseur fait partie des leaders privés mondiaux du secteur énergie, avec un chiffre d’affaires de 132,1 milliards d’euros en 2012.
  • RWE : ce grand groupe distribue gaz, eau et services environnementaux en Europe et en Amérique du Nord.
  • EnBW : cette entreprise est issue de la fusion entre Badenwerk AG et EVS. Son chiffre d’affaires s’élève à 20,5 milliards d’euros en 2013.
  • Vattenfall : avec un chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros en 2014, cette compagnie endosse le rôle de quatrième « grand ».

Perspectives d’avenir

En France, le prix du gaz naturel est amené à augmenter de 5,3% en 2017. Ce record historique est dû aux coûts d’approvisionnement et à l’augmentation de la taxe carbone

Les prix de l’électricité figurent quant à eux parmi les plus bas d’Europe et tendraient à se stabiliser dans le courant de la même année. Elle doit cet aspect compétitif à la direction prise par les gouvernements des années 1970 en faveur du nucléaire. 

Néanmoins, cet avantage n’apparaît plus désormais comme une conséquence de décisions judicieuses réalisées par le passé. Il s’apparente davantage à une volonté de ménager les consommateurs d’une hausse que provoquerait l’inévitable transition énergétique. Cette dernière est un modèle économique à explorer. En y mettant les moyens, les compagnies françaises ont l’opportunité de devenir des moteurs du développement durable énergétique

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