Les entreprises françaises sont particulièrement touchées par les cambriolages, avec des conséquences économiques souvent très graves. Face à cette situation, qui touche désormais des sociétés dans tous les secteurs d’activité, la lutte s’organise, se professionnalise, et gagne en efficacité.
Les entreprises restent une cible privilégiée des cambrioleurs, qui ne sont jamais retrouvés dans 90% des cas.
En 2020 les différentes périodes de confinement et de couvre-feu ont entraîné une baisse du nombre des cambriolages chez les particuliers, puisque ces derniers ont été présents à leur domicile plus souvent. Par contre, la hausse des cambriolages d’entreprises, avec des conséquences parfois dramatiques pour les entrepreneurs concernés, s’est quant à elle accélérée cette même année.
Certaines zones sont, sans surprise, plus touchées que d’autres, et l’on pense ici aux métropoles, avec en tête de liste, la capitale.
En effet, entre juillet et septembre 2020, près de 1355 entreprises parisiennes ont été cambriolées … ce qui représente tout de même une hausse de près de 58% par rapport à la même période en 2019.
Notons que le taux d’élucidation par la police ou la gendarmerie reste aux alentours des 10% seulement. De plus, il s’agit toujours d’arrestations a posteriori, une fois que le mal est fait pour l’entrepreneur concerné.
Comment faire face au fléau des cambriolages d’entreprise ?
Par principe, il s’agit de dissuader les vols et d’en compliquer la réalisation. Il faut a minima ne pas être une cible facile. Les alarmes pour professionnels et les solutions de gardiennage sont un bon départ.
Pour lutter contre les cambriolages d’entreprise, il existe essentiellement trois moyens d’action :
- « mécaniques », au travers du renforcement des points faibles du local à protéger, au niveau des ouvertures notamment, mais aussi de l’éclairage,de l’installation de fumigènes pour rendre la progression des cambrioleurs impossibles et les forcer à battre en retraite, etc.
- « humains », avec la présence sur site d’un gardien ou d’un agent de sécurité (voire de plusieurs, en fonction de la superficie à couvrir), ou a minima par l’intermédiaire de rondes aléatoires, et possiblement avec la présence dissuasive d’un maître-chien, comme cela est courant sur les grands chantiers.
- « mixtes », par l’installation de systèmes d’alarme reliés à un PC d’intervention ou un système de vidéosurveillance.
Chacune de ses méthodes présentent bien entendu des forces et des faiblesses. Ainsi, dans le cas des moyens mécaniques, par ailleurs incontournables, l’absence de toute supervision humaine peut ne pas suffire à freiner des voleurs déterminés et estimant pouvoir agir en toute impunité avant l’arrivée des forces de l’ordre.
Quant à la présence d’un gardien, elle est bien entendu très rassurante pour l’entrepreneur … mais quelle efficacité peut-on réellement lui accorder si elle ne s’accompagne pas d’une traque aux « points faibles » dans la surveillance du site ?
Enfin, si les moyens mixtes sont très polyvalents, ils ne remplaceront pas une ronde en présentielle, et ne seront efficaces que dans la limite du matériel mécanique installé.
Très clairement, ces trois moyens d’action ne sont donc pas mutuellement exclusifs ; bien au contraire, ils s’avèrent complémentaires. Ainsi, lorsque la mise en place d’une alarme pour les professionnels est reliée à un poste de garde dans lequel un gardien d’une société privée peut, après vérification visuelle du cambriolage, déclencher les mesures de protection (éclairage, fumée, alerte des forces de l’ordre, etc.), le niveau de protection atteint des sommets.
Pourquoi est-ce important de s’équiper ?
Quelles sont les activités les plus à risque ?
Sans vouloir faire preuve de sensationnalisme, le fait est que nulle société n’est à l’abri d’un cambriolage, à l’exception peut-être de celles qui œuvrent précisément dans les domaines de la sécurité.
Il n’y a en tout cas aucun « portait robot », et l’on trouve à peu près tous les types de commerces, de l’opticien au pharmacien, en passant par les boutiques d’opérateurs de téléphonie, les restaurants ou bien encore les chantiers de construction. N’oublions pas non plus les entrepôts, les bureaux ou même les usines, de plus en plus visitées pour récupérer des matériaux utilisés lors du processus de production au gré de l’évolution des cours des matières premières.
Si vous pensez que les cambrioleurs cherchent de l’argent liquide ou des ordinateurs, c’est oublier la valeur du cuivre, des machines ou même du carburant…
Un sinistre aux conséquences souvent plus lourdes que prévu
Il est important de souligner que pour une société, les conséquences d’un cambriolage dépassent souvent le « simple » cadre de la valeur marchande des objets que ce sont accaparés les voleurs, ou même des éventuels dégâts qu’ils ont occasionnés. De fait, il arrive fréquemment que le vol se traduise par une interruption – totale ou partielle – des activités de l’entreprise, et ce pendant plusieurs jours, notamment dans le domaine de l’industrie.
A ce stade, vous pourriez vous dire que les assurances sont faites pour couvrir ce type de risque, et en effet, certaines couvertures ne se limitent pas au vol d’objets mais tiennent compte de l’éventuelle perte d’exploitation qui en découle.
Plusieurs assureurs proposent même de rembourser les dommages « de répercussion », c’est-à-dire ceux que subirait une entreprise dont l’un des sous-traitants clés se retrouverait dans l’incapacité de fournir la prestation attendue à cause d’un cambriolage.
Toutefois, gare à tout excès d’angélisme en ce qui concerne les assurances, car il arrive plus fréquemment qu’on ne le pense qu’elles refusent de renouveler les contrats des entreprises ayant été victimes à plusieurs reprises de vol. Pour justifier leur refus, les assureurs parlent de « sur-sinistration », ce qui ne manquent pas de sel étant donné que leur business plan consiste précisément à mutualiser les risques … De surcroit, même lorsque l’assurance consent à rembourser l’entrepreneur sinistré sans résilier sa protection contre le vol, gare à la flambée des primes pour l’année suivante.
Quoi qu’il en soit, les cambriolages d’entreprise ont donc souvent de lourdes conséquences, y compris – mais pas uniquement – lorsqu’ils se doublent d’actes de malveillance visant à endommager les locaux dans lequel le vol a eu lieu. Certains sont notamment incendiés, les malfaiteurs espérant ainsi sans doute mieux « masquer » les traces de leur acte illégal, quand il ne s’agit pas purement et simplement de dégradations gratuites, sans motif particulier.
Et puis, outre le choc psychologique d’un vol, qui n’est parfois pas simple à estimer, il arrive parfois que des salariés et/ou l’entrepreneur soient présents sur place au moment du cambriolage et se retrouvent alors victimes de violences physiques et de séquestration.
Crédit photo : Alexey Soucho, Paweł Czerwiński