Plus perfectionné et sans intermédiaire humain, l’ICS CyberVision permettra de contrer les éventuelles cyberattaques mais aussi d’avoir un œil plus acerbe sur la surveillance des locaux. Avec les nouveaux fonds d’investissements levés, Sentryo compte bien développer ses activités en France ainsi qu’en Allemagne.
Une start-up contre la cybercriminalité
18 mois seulement après sa création en 2014, la start-up lyonnaise Sentryo lève des fonds avec sa toute nouvelle technologie : l’ICS CyberVision. Cette technologie se base sur le M2M, le « machine to machine ».
L’entreprise crée des logiciels de cybersécurité pour les petites et grandes entreprises, destinés à l’internet industriel et aux réseaux M2M. Ces réseaux utilisent l’informatique et les télécommunications afin de mettre en place la cybersécurité, tout en supprimant toute intervention humaine possible. Le rôle de l’ICS CyberVision est principalement de déjouer les cyberattaques dans le milieu industriel.
Pour mieux s’adapter aux contraintes du monde industriel, Sentryo a notamment élaboré sa technologie avec l’aide du CEA, le commissariat à l’énergie atomique.
C’est ainsi que Sentryo est arrivée à lever 2 millions d’euros auprès d’ACE Management et de Rhône-Alpes Création.
La start-up est partie du constat de la perpétuelle évolution des « smart cities », villes connectées dans lesquelles tous les réseaux communiquent. Les réseaux industriels, électriques ou autres infrastructures de transport illustrent ces villes connectées, qui sont maintenant les cibles de nombreuses menaces. L’ICS CyberVision ne protège pas seulement les industriels, cette technologie suit également le réseau constitué par les sous-traitants afin de couvrir le maximum de risques possibles. Le procédé va prévenir d’un danger qui va être analysé pour finalement établir un plan de gestion du dit danger.
Le secteur de la cybersécurité : un marché prometteur
Le forum international de la cybersécurité (FIC), qui s’est tenu les 25 et 26 janvier dernier à Lille, a dévoilé une étude sur le marché de la cybercriminalité. PIPAME, l’étude dont il est question, est relative au pôle de sécurité nationale et a été pilotée par le ministère de l’Intérieur. Elle permet à l’État d’avoir un œil sur les secteurs économiques en mutation et ainsi de renforcer la veille et l’anticipation.
Les résultats de cette étude montrent que le secteur de la cybersécurité représente 10% du capital marchand national de la sécurité et 6% des emplois. Le secteur de la cybersécurité compterait 600 entreprises spécialisées dans le domaine de la cybersécurité, contre 3 millions d’entreprises concernées par ce nouveau type d’attaque. Les professionnels de ce domaine ne sont pas assez nombreux malgré la hausse d’emplois de 7% par an.
Autre bémol, malgré l’émergence du métier, il n’existe pas encore d’école ou de formation dédiée à la cybersécurité. Les profils de ces professionnels sont donc axés sur la bonne connaissance des réseaux web, des méthodes de cryptage, de la gestion de bases de données ou encore des connaissances en big data et cloud.
Gartner, société américaine de conseil et de recherche dans le domaine des techniques avancées, affirme que le monde de la cyber-sécurité pèsera 175 milliards de dollars d’ici 2020. Tous les grands noms de l’industrie s’y intéressent. Dernièrement, c’est le groupe Thales qui a déboursé plus de 350 millions d’euros pour se payer Vormetric, société californienne spécialisée en cybersécurité.
Les industriels l’ont bien compris, la sécurité passe par l’investissement auprès de professionnels.
Un grand intérêt est porté au projet, puisque les investisseurs y voient une solution à des problèmes qui leur échappent et qui sont en perpétuelle évolution.
Avec les fonds d’investissements récoltés, l’entreprise souhaite mieux développer son activité en France et l’étendre en Allemagne.
L’engouement pour cette jeune start-up française est tel qu’en 2015 elle a reçu le prix de l’innovation aux assises de la sécurité.