Le Crédit Agricole qui détenait 14,6% de Banco Espirito Santo (BES), a annoncé qu’elle portait à zéro la valeur de sa participation dans l’établissement portugais, et que par conséquent, ses résultats semestriels se repliaient à 24% (885 millions d’euros).
L’Etat portugais forcé d’intervenir
La banque portugaise a été mise en grande difficulté par les déboires de la famille Espirito Santo (actionnaire principal). Les pertes sont astronomiques, elles s’élèvent à 3,6 milliards d’euros.
Le gouvernement portugais a fait savoir lundi qu’il organisait le sauvetage de BES par l’intermédiaire de la Banque du Portugal qui transformera la partie saine de l’établissement en une nouvelle banque financée par un prêt de l’Etat portugais, tandis que les actifs toxiques seront conservés par les actionnaires.
Le directeur général du Crédit Agricole, Jean-Paul Chifflet, a déclaré « il va de soi que nous soutenons l’action qui est aujourd’hui celle de la Banque du Portugal. Comme elle nous ne pouvons que déplorer d’avoir été trompés par une famille avec laquelle le Crédit Agricole avait essayé de créer un vrai partenariat pour construire la première banque privée du Portugal ».
Le Crédit Agricole demandera des comptes à la justice
Jean-Paul Chifflet ajoute « nous en tirerons toutes les conséquences, notamment dans le cadre des actions qui sont ou seront ouvertes par le nouveau management de BES, qui a fait savoir qu’il étudiait l’engagement de poursuites. Nous nous y associerons et prendrons les dispositions utiles à la défense de nos intérêts ».
Pénalisée par sa contribution dans Banco Espirito Santo, la banque mutualiste perd 708 millions d’euros, soit un bénéfice net du groupe en repli de 49,1 %. Le produit net bancaire du groupe français recule de 3,5 % à 7,59 milliards d’euros.
Le Crédit Agricole maintient le cap
Jean-Paul Chifflet explique que « malgré la situation de BES et ses effets sur nos comptes trimestriels, le groupe avance conformément à la trajectoire fixée lors de l’annonce de notre plan à moyen terme en mars dernier en s’appuyant sur ses forces et sa solidité financière, tout en poursuivant ses efforts de réduction des charges ».
Le Crédit Agricole affiche de bonnes performances sur le volet opérationnel, la gestion d’actifs, l’assurance et les activités de financement et d’investissement ont dégagé des résultats en croissance.