Une startup spécialisée dans la Cybersécurité pour l’internet industriel, pionnière dans son domaine
En 2014, Thierry Rouquet et Laurent Hausermann créent ensemble Sentryo et développent la solution ICS Cybervision permettant de protéger l’Internet Industriel en détectant les comportements à risque, afin de protéger les entreprises face aux cyberattaques.
Conçue pour la protection des réseaux industriels critiques, Sentryo ICS CyberVision surveille le réseau, prévient les risques de compromission et détecte les comportements anormaux. Sentryo ICS CyberVision est entièrement passive, une condition sine qua non pour de tels réseaux critiques. Elle permet une étroite collaboration entre automaticiens et experts en informatique, ce qui est un facteur clé de succès pour la protection des réseaux industriels.
Tirant partie des dernières techniques d’analyse protocolaire, de visualisation avancée, de machine learning et d’algorithmie de détection, Sentryo ICS CyberVision permet aux industriels la mise en œuvre d’une véritable démarche de protection de leur réseau industriel. L’avantage de cette solution est de ne provoquer aucune perturbation au sein du réseau concerné par le dispositif.
Une entreprise primée et une levée de fonds réussie
En 2015, Sentryo a reçu de nombreuses distinctions, comme le prix de l’innovation des Assises de la Sécurité 2015, le prix du concours ImpPulse sponsorisée par Huawei et BPI France, catégorie cyber-sécurité ou le prix Idea challenge de l’accélérateur européen EIT Digital.
En 2016, Sentryo a été reconnue comme l’une des 3 startups les plus innovantes par BMW. Ces labels témoignent de l’importance de se prémunir contre le risque de cyber attaques et de la pertinence de l’approche de la startup.
En janvier dernier, Sentryo réalisait une levée de fonds de 2 millions d’euros auprès d’investisseurs en capital-risque dans le but de développer son activité en Europe.
Sentryo en quelques dates :
- Juin 2014 : création de Sentryo
- Septembre 2015 : annonce du lancement d’ICS Cybervision
- Janvier 2016 : levée de fonds de 2 millions d’euros auprès d’ACE Management et Rhône-Alpes Création
- Avril 2016 : recrutement de 10 collaborateurs
- Mai 2016 : arrivée de Breed Reply pour compléter la levée de fonds
Interview d’un des fondateurs
Nous allons maintenant aller à la rencontre de l’un des co-fondateurs, Laurent Hausermann, passionné d’innovation afin qu’il nous fasse partager son expérience en tant qu’entrepreneur.
Avec Thierry, vous êtes tous les deux des « serial entrepreneurs ». Comment vous êtes-vous rencontrés ? Comment décririez-vous l’associé idéal ?
Thierry est un vrai serial entrepreneur ! Il a fondé plusieurs entreprises de technologie depuis les années 90. Il était précédemment CEO d’Arkoon Network Security, un éditeur de solutions de sécurité. (NDR 13 millions d’euros de CA en 2012, tout de même !) Sous sa direction, la société a été introduite en bourse avant son acquisition par la division sécurité du groupe Airbus.
Quant à moi, j’ai quelques années de moins (sourire). J’ai participé à plusieurs aventures entrepreneuriales avant de rejoindre Arkoon en 2004.
Thierry et moi avons travaillé 10 ans ensemble avant de lancer Sentryo. Autant dire qu’on se connaît parfaitement : nos qualités respectives, mais aussi nos défauts ! Je ne vois pas comment j’aurais pu créer une entreprise sans lui.
Mais il doit aussi être parfaitement en phase avec vos motivations personnelles et les partager : Un projet entrepreneurial est un long voyage avec beaucoup de hauts et de bas. Il faut être sûr de faire ce voyage bien accompagné et avec quelqu’un qui aura les ressources nécessaires (y compris dans sa vie personnelle) pour vous aider à vous relever quand cela sera nécessaire.
Avec votre associé, vous êtes tous les deux issus du domaine scientifique. Au démarrage de votre projet, comment avez-vous appréhendé les parties commerciales, financières et marketing ?
C’est vrai que Thierry et moi avons fait des études d’ingénieurs. Mais il serait absurde et suranné de limiter l’ingénieur à un scientifique. Aujourd’hui, l’ingénieur est un entrepreneur qui sait manipuler toutes les dimensions de l’entreprise. Il sait faire émerger un projet et passer de l’idée au business.
Notre expérience dans la direction d’entreprise de technologie nous permet d’éviter les erreurs.
Vos clients sont des industriels, comment les avez-vous approchés ? Avaient-ils conscience des risques liés au web ?
Nos clients sont de grands industriels, nous les avons approchés par le biais de notre réseau personnel, mais surtout grâce aux actions de marketing que nous avons entreprises:
- concours de startups / challenge innovation des grands groupes
- site web incluant un blog, des webinars, etc.
Laurent, vous animez le blog « en route pour l’innovation » dans lequel vous partagez également des clés à propos de la création d’entreprise. D’où vous vient cette passion pour l’entrepreneuriat ?
Je crois qu’à un moment de votre vie, que ça soit tôt ou tard, vous avez envie d’avoir une grande liberté et d’être aux manettes de votre vie professionnelle. Autour de moi, je vois beaucoup de salariés malheureux parce que leurs efforts ne sont pas récompensés.
Quel genre d’entrepreneur êtes-vous ?
Du genre qui aime expérimenter, mettre en pratique mes idées, aller sur le terrain et si je m’aperçois que je fais un erreur, très vite changer de cap.
Vous mettez également en avant le management agile. Pensez-vous que ce modèle de management soit viable pour les grandes entreprises ?
Bien sûr ! Le management agile repose sur plusieurs piliers qui sont applicables à tout type d’entreprise.
D’abord fonctionner avec de petites équipes (Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, parle de “2 pizzas team”, c’est à dire une équipe qu’on peut nourrir avec 2 pizzas), qui ont objectif long terme très clair.
Ensuite travailler avec des cycles courts, qui permettent sur 1 mois d’entreprendre, de créer et de tester. A la fin du cycle, on fait le point, et on accélère ou on arrête.
Enfin, en cherchant une logique d‘amélioration continue proche des collaborateurs : l’organisation de l’entreprise et ses process doivent être inventés par tous et non plus par un bureau « méthode » du XXème siècle.
Aviez-vous testé d’autres méthodes de management auparavant ?
Oui, car on ne naît pas manager agile, on le devient. Quand j’étais jeune manager, je tentais de reproduire un modèle « paternaliste » où je définissais l’objectif, je découpais le travail et je suivais chaque détail.
Aujourd’hui, j’ai appris à fixer des objectifs ambitieux et à faire confiance. Mais je reste très opérationnel et passionné par chaque détail de mon entreprise et de la création des produits. Le manager moderne doit aussi être un contributeur et un producteur.
Et si c’était à refaire ?
J’essaierais d’aller encore plus vite !