Michel Sapin, le ministre de l’Economie et des Finances, vient de lancer le « comité Place de Paris 2020 » ce lundi 16 juin. Son objectif est de réunir tous les acteurs de l’écosystème financier pour s’assurer qu’ils soient « en mesure de remplir leur rôles de financement de l’économie lorsque la demande d’investissement des entreprises va redémarrer ».
Après avoir présidé la première réunion du Haut conseil de stabilité financière, Michel Sapin s’est donné les moyens de réunir autour d’une même table les banques, les régulateurs financiers, les grandes entreprises, les PME, les gestionnaires de fonds d’investissement et les compagnies d’assurances pour élaborer, d’ici à la fin de l’année, des propositions de financements adaptées à l’économie de demain.
Vers un financement sur les marchés financiers
En ce moment, les indicateurs d’accès au crédit des entreprises françaises sont bons mais certains s’inquiètent de l’extrême prudence des banques qui pourraient empêcher d’accompagner la reprise à l’avenir.
Jusqu’à présent, les entreprises françaises se finançaient à hauteur de 70 % via des crédits bancaires et à hauteur de 30 % sur les marchés financiers. Avec la réglementation Bâle III, qui garantit un niveau minimum de capitaux propres pour assurer la solidité financière des banques, celles-ci ne seront plus en mesure de distribuer aussi facilement des lignes de crédits aux entreprises au cours des prochaines années.
Gérard Mestrallet, le PDG de GDF Suez, a prévenu que les entreprises devront se financer davantage au moyen des marchés financiers qui représenteront « une part très majoritaire de leur financement à la fin de la décennie 2010/2020».
Un besoin de financement important
Le ministère des Finances a indiqué que ce comité doit « fédérer tous les acteurs de la place de Paris autour d’une stratégie d’ensemble » car « il faut une place financière de Paris forte pour assurer le financement de l’économie des entreprises », a déclaré Michel Sapin.
Selon les calculs de Paris Europlace, les besoins de financements des entreprises françaises représenteront pas moins de 100 milliards par an, d’ici 2020.