L’objet de cette annulation repose sur le problème esthétique de la façade de la Rue de Rivoli et met aujourd’hui en suspens l’ensemble du chantier qui s’étend sur 70 000 m carrés.
La façade de la rue de Rivoli au cœur du litige
Le projet immobilier de la nouvelle Samaritaine appartenant au célèbre groupe LVMH devrait notamment comprendre un centre commercial, un hôtel de luxe, une crèche, des logements sociaux et des bureaux. Cependant, la façade donnant sur la rue de Rivoli (seulement un sixième du chantier) fait l’objet d’un contentieux pointé par deux associations plaignantes, la Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France (SPPEF) et SOS Paris, et a poussé la cour à examiner l’affaire en formation plénière de manière exceptionnelle.
L’architecture de la façade présentée comme « un habillage de verre transparent sérigraphié de points blancs et doté d’ondulation verticales » est en effet considérée par les plaignants comme incompatible avec l’esthétique des anciens immeubles en pierre de la rue de Rivoli. Les juges ont ainsi estimé que le projet « ne répond pas à l’obligation d’insertion de la construction projetée dans le tissu urbain environnant » et qu’ « il ne ressort pas des pièces du dossier que ces ondulations puissent être regardées comme reproduisant le rythme des façades avoisinantes de la rue de Rivoli. »
L’immobilisation totale du chantier
Dans un bref communiqué, le groupe LVMH a exprimé « son plus vif étonnement » par rapport à cette décision et entend saisir le Conseil d’Etat.
Cependant la procédure sera longue et devrait repousser de plusieurs mois l’hypothétique reprise du chantier.
LVMH pourrait par ailleurs demander un sursis à exécution afin de poursuivre la préparation du terrain pour d’éventuels futurs travaux.
Le projet immobilier a fait l’objet de deux permis de construire, l’un pour le côté Seine et l’autre pour la rue de Rivoli, et si seul le dernier fait l’objet d’une annulation, LVMH ne souhaite pas les dissocier en attaquant les travaux du premier, revendiquant un projet unique et global.
Le propriétaire de la Samaritaine ne prévoit pas non plus de revoir ses esquisses afin d’adapter la façade incriminée aux réclamations des plaideurs.