L’enquête de l’Insee, réalisée auprès de 5 000 entreprises, détaille l’utilisation que feront les entreprises du crédit d’impôt pour l’emploi et la compétitivité (CICE). Elles devraient en priorité se servir de cet allègement d’impôt pour investir et embaucher. Pour rappel, le CICE (crédit d’impôt pour l’emploi et la compétitivité), instauré en 2013, vise à soutenir les entreprises françaises au moyen d’un allégement d’impôt calculé en fonction de la masse salariale.
Priorité donné à l’investissement
« La clef de la reprise, c’est l’investissement », ont tour à tour déclaré François Hollande et Manuel Valls cette semaine, précisant que l’investissement n’avait pas augmenté en France depuis 2011, risquant de faire définitivement plonger la compétitivité des entreprises françaises. Dans ce contexte, le CICE devrait redonner un peu d’oxygène aux entreprises, leur permettant d’investir alors que leurs marges diminuent régulièrement depuis 2007.
Selon l’Insee, le montant moyen perçu par les entreprises au titre du CICE a été en 2014 de 877 euros par salarié dans l’industrie manufacturière et de 653 euros par salarié dans les services. Il semblerait que dans l’industrie, les entreprises soient plus enclines à investir que dans les autres secteurs d’activité, 58 % des sociétés industrielles interrogées pensent que le CICE va leur permettre d’investir contre 52 % dans les services. L’Insee souligne par ailleurs que « les entreprises qui utilisent majoritairement le CICE pour investir sont plus souvent des entreprises exportatrices et en bonne santé financière ».
50% des entreprises de services vont embaucher
La situation est différente dans les entreprises de services, qui seraient quant à elles plus promptes à embaucher. Seulement 30% des entreprises de l’industrie seraient prêtes au augmenter leurs effectifs contre 50% dans le secteur des services.
Vladimir Passeron, responsable du département conjoncture de l’Insee, explique que
« ce n’est pas très étonnant : l’industrie perd structurellement des emplois depuis 2001. Ces entreprises sont plus portées vers l’amélioration de la compétitivité ».
Par ailleurs, les entreprises du secteur de l’industrie seraient peu enclines à augmenter les salaires avec le CICE, à l’inverse des sociétés de services. Au total, elles sont 26% à considérer que les rémunérations augmenteront dans l’industrie, contre 41 % dans les services.
« L’industrie est plus confrontée à la concurrence internationale que les services. Les entreprises industrielles ont donc moins de marges de manœuvre pour augmenter les salaires »,
explique Vladimir Passeron, ce qui est rassurant car l’objectif du CICE n’est pas de faire grimper les salaires en France.